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Pouvoir de convocation des Maires : imposé par la loi ou négocié dans la confiance ?

Laurent EL GHOZI - Maire-adjoint à Nanterre, Président de l’Association « Elus, Santé Publique et Territoires »

Année de publication : 2006

Type de ressources : Rhizome - Thématique : Psychiatrie, SCIENCES HUMAINES, SCIENCES MEDICALES, Sciences politiques

Télécharger l'article en PDFRhizome n°24 – Elus des villes et santé mentale (Octobre 2006)

Le maire a le pouvoir de convoquer policier, psychiatre, éducateur de justice, assistante sociale, tuteur, association de proximité, bailleur, services municipaux…et de les faire travailler sans tabou ni faux secret, mais dans le respect de chacun et d’abord du sujet lui-même. Il a en effet la légitimité pour recueillir les informations, en partager ce qui peut être utile avec les autres intervenants, communiquer auprès de ceux qui l’ont interpellé, rassurer l’entourage et produire ainsi de la confiance, de la cohésion sociale, voire de la sécurité. D’où ce « Pouvoir de convocation du maire » que nous revendiquons, délicat à manier et lourd de responsabilité.

Il ne peut s’agir d’une position d’autorité, d’hégémonie ou de toute puissance – elle serait immédiatement vouée à l’échec – mais d’être modestement fédérateur, au service des professionnels et des citoyens. Ce « pouvoir » ne peut s’imposer, il se mérite par une démarche modeste, respectueuse, requérant l’adhésion volontaire de tous les partenaires sollicités, reposant sur la confiance construite avec le temps et le travail partagé.

Même si la loi le rendait légal en imposant de manière autoritaire la rencontre du maire avec des professionnels contraints de se soumettre (au risque de trahir leurs patients), elle interdirait une parole libre et féconde, et produirait de la méfiance incompatible avec le partage nécessaire.

De même, il n’est pas question ici de privilégier la maintenance sociale en institutionnalisant la délation à des fins d’ordre public, voire de lutte contre une délinquance fantasmée de malades mentaux, auteurs désignés de l’insécurité à punir préventivement.

Au contraire, il s’agit de protéger des individus souffrant et en besoin de soins, par la mise en commun d’une attention solidaire orchestrée par le premier représentant de la cité et d’utiliser notre pouvoir légitime d’élu pour mobiliser tous les acteurs concernés, afin que jamais personne ne soit totalement rejeté et désespéré, que l’urgence ne soit plus notre seul mode d’intervention et ainsi redonner efficacité et sens à la démocratie représentative.

Ni la loi ni les fichiers ne produiront la confiance et le dialogue indispensables.

La future loi de prévention de la délinquance est donc inutile et dangereuse et nous maintenons notre titre : « Pouvoir de convocation du maire », mais en précisant aujourd’hui « de libres partenaires », sans quoi il n’aurait ni sens ni efficacité.

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