Des parents n’osent pas entrer dans l’école, par peur du regard de l’institution sur eux, qui n’ont pas eu la chance de réussir ou d’aller à l’école. D’autres refusent d’aller voir l’assistante sociale, par crainte de ne pas comprendre ce qu’elle attend d’eux ou qu’elle leur donne une réponse décalée par rapport à leur réel besoin. Certains sont révoltés du manque de reconnaissance de l’autorité parentale et ont vu leur gamin dériver aux mains des institutions, qui seules n’y arrivent pas non plus…
Ainsi, les femmes relais et médiatrices nous rapportent de nombreuses situations. Toutes sont particulières, sans dispositif pour les résoudre. Le rôle des femmes relais : renouer dialogue et confiance avec ces personnes hors droit commun, faciliter la communication et la compréhension de la situation globale d’une famille et réhabiliter le rôle des institutions et des services publics dans les quartiers dits « sensibles ».
Ces femmes dans les années 80-90 se sont spontanément mobilisées à la demande de voisins qui reconnaissaient en elles : capacité d’écoute, de médiation et d’accompagnement vers des solutions adéquates, tout en respectant un certain secret déjà professionnel. (…)