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Des pratiques en mutation (extrait du Chapitre 3)

Nicolas Chambon - Sociologue - Responsable recherche Orspere-Samdarra - maître de conférence associé Lyon 2 - Centre Max-Weber - Directeur de publication Rhizome
Élodie Gilliot - Psychologue - Orspere-Samdarra - Doctorante en psychologie - LPPC - université Paris 8
Sylvain Mathieu - Délégué interministériel à l'hébergement et l'accès au logement, Dihal

Année de publication : 2022

Type de ressources : Rhizome - Thématique : PUBLIC PRECAIRE, Sciences politiques, Sociologie, TRAVAIL SOCIAL

La politique du Logement d’abord en pratique (Ouvrage)

C’est peu dire que la transformation des pratiques professionnelles est au fondement de la politique de Logement d’abord : le changement de paradigme maintes fois appelé des vœux par de nombreux auteurs repose en grande partie sur des évolutions organisationnelles, de pratiques et de cultures professionnelles. Il est attendu qu’elles favorisent l’implication des personnes bénéficiaires dans toutes les étapes du processus d’accompagnement, de la définition des besoins à celle des solutions. L’objectif est avant tout pragmatique, au sens où il s’agit de proposer des accompagnements à la fois plus efficients et moins iatrogènes. Cela passe alors par la volonté de soutenir la restauration du pouvoir d’agir de ces personnes et de leur donner accès aux outils qui leur permettent de définir individuellement leur parcours de vie (Gilliot et Sorba, 2020 b). Il importe donc de trouver les bons vecteurs et outils de partage de ce pouvoir d’agir ; conjuguant les aspirations des locataires, des intervenants professionnels, des communautés ou même des fournisseurs de services et décideurs publics (Laval et Estecahandy, 2019).

Une convergence des transformations

Le Logement d’abord prolonge et concentre des transformations qui avaient déjà cours et qui se sont accélérées en ce début de xixe siècle. Extension des domaines sociaux et sanitaires, professionnalisation et désinstitutionnalisation sont les trois processus marquants de la seconde moitié du xxe siècle.

  •  Extension des domaines sociaux et sanitaires : précarité, sans-abrisme, traumatisme, violence sexiste et sexuelle… De nombreux phénomènes sont devenus des problèmes publics, des sujets de préoccupation communs, appelant de ce fait à un régime de prise en compte dans une perspective opérationnelle ; qu’elle soit sanitaire ou sociale. Et si, dans le courant du xxe siècle, cette extension des domaines d’intervention est allée de pair avec une spécialisation (en caricaturant, l’hospice et sa charité ont été remplacés d’un côté par un hôpital médicalisé et par l’intervention sociale de l’autre), les espaces de recouvrement se sont élargis, les frontières de ces champs devenant poreuses. En effet, la considération de plus en plus consensuelle des liens entre les aspects biologiques, psychologiques et sociaux des phénomènes (on parle alors de biopsychosocial) induit par définition la prise en compte de multiples facteurs de la vulnérabilité. Sanitarisation des problèmes sociaux d’un côté, sociologisation de l’intervention sanitaire de l’autre, la perméabilité entre le social et le sanitaire est de plus en plus documentée par les chercheurs. Les vulnérabilités, si elles ont une dimension sociale, ont également des répercussions sur l’état de santé ; et inversement ! Il est attendu que des intervenants du Logement d’abord soient des opérateurs de traductions entre ces différents champs, voire qu’ils soient à même d’apporter une réponse qui dépasse souvent leur propre mandat. Par exemple, une histoire traumatique ne se raconte généralement pas pour la première fois dans un cadre ad hoc (par exemple chez un psychiatre), mais bien plutôt à ses proches, ses pairs, aux travailleurs sociaux qui les accompagnent. Ce sont ces derniers qui peuvent certes orienter vers le soin, mais aussi déjà proposer une écoute à même de répondre au besoin d’être entendu et socialement reconnu dans sa souffrance. Et de manière générale, il est alors bienvenu de mettre en œuvre des pratiques préventives pour éviter toutes situations traumatogènes, par exemple en évitant les situations de violence. Cette extension et ce recouvrement induisent une montée en compétence des intervenants dans différents domaines ; ce à quoi invite le Logement d’abord ;
  •  Historiquement, cette extension des domaines est concomitante à un mouvement très marqué de professionnalisation, tout d’abord du champ sanitaire, puis du champ de l’intervention sociale. Le vaste mouvement de professionnalisation du secteur de l’action sociale et la qualification de plus en plus importante des travailleurs sociaux sont allés de pair avec un détachement des origines charitables ou militantes (Ion, 2005), au risque d’une perte de sens de l’intervention (Jaeger, 2020). À travers nos enquêtes et nos activités, nous constatons aussi que les professionnels amenés à prendre en charge les publics les plus vulnérables souffrent d’isolement. Et très souvent, la diversification et la reconfiguration des métiers se manifestent alors dans des tensions et des négociations à propos des frontières professionnelles et dans leur relation aux usagers. Il importe alors que le Logement d’abord se représente comme un dénominateur (de sens) commun de coopération entre les différents intervenants ;
  •  Enfin, le mouvement de désinstitutionnalisation concerne les différents secteurs de manière plus ou moins marquée. Avec le passage à un modèle « inclusif » (Lafore, 2020), l’idée centrale est de proposer un accompagnement des personnes et de leurs « parcours » en faisant en sorte qu’elles soient inscrites dans le « droit commun » et non plus « enfermées » dans des dispositifs ou des établissements spécifiques. Mais cette perspective met le statut professionnel des travailleurs sociaux œuvrant dans les dispositifs à destination des précaires à rude épreuve. Les injonctions émanant des organisations et des personnes bénéficiaires de l’accompagnement sont en effet parfois contradictoires. Bien que ces dispositifs s’inscrivent dans un espace supposé pertinent pour le traitement d’un problème (Ion et Ravon, 2005), ils se sont multipliés, au risque de leur illisibilité et de compétences à mobiliser pour pouvoir y recourir. Ils octroient alors un soutien à partir d’un cadrage particulier de l’individu, permettant de le faire rentrer dans leur domaine d’attribution, à partir de l’une des caractéristiques de sa situation sociale, familiale ou psychique. La segmentation des différentes professions qui accueillent, accompagnent ou soignent les personnes en situation de précarité et la multiplicité des dispositifs a entraîné une fragmentation des prises en charge. L’enjeu est alors de permettre, à travers le Logement d’abord, une offre lisible, qui rende possible un réseau de prise en charge adapté aux besoins.

Le Logement d’abord se développe donc à une période où ces mouvements se radicalisent et concentrent les enjeux de leur dépassement. Il se trouve à la croisée de différents champs d’intervention, concerne une variété de compétences et de nombreux métiers (dont certains sont nouveaux 1) et se destine à de nombreux dispositifs (hétérogènes par définition), qui affichent à leur fronton une intervention accompagnatrice et non plus pédagogique. De ce fait, les professionnels de ces dispositifs doivent renoncer à la maîtrise d’une solution prépensée ou à la croyance en une intervention « magique », tout en devant chercher des solutions aux problèmes qui se posent en situation. Au fond, il s’agit de renoncer même à la maîtrise en tant que telle : accepter de ne pas savoir apparaît comme la seule manière de ne pas réduire la personne à une (ou même plusieurs) caractéristique ; savoir que l’on ne peut pas définir la personne et son devenir implique de fait qu’elle seule à la capacité de le faire, de nous dire, de nous apprendre ses enjeux et ses possibles. Cette perspective nécessite de s’outiller et de développer des compétences ad hoc.

La « boîte à outils » du Logement d’abord

Les articles de cette partie, en toute transparence, franchise et honnêteté, nous livrent des manières d’agir qui sont autant de traductions des principes soutenus par le Logement d’abord. Elsa Melon conclut en invitant les professionnels impliqués dans le Logement d’abord à disposer d’un « trousseau de clés ». Il est rappelé par ailleurs qu’« un plan massif de formation des travailleurs sociaux sur la philosophie du “Logement d’abord” doit donc être mis en œuvre urgemment, à la fois au niveau de la formation initiale et de la formation continue » (Demoulin, 2019). C’est que les principes précédemment évoqués dans cet ouvrage cherchent à avoir une application pratique. Il s’agit, par exemple, d’apprendre à accompagner les personnes en équipe pluridisciplinaire plutôt que seul et en référence unique. La multiréférence vise à reconnaître que c’est la personne elle-même qui détient l’ensemble des informations la concernant, offrant à l’équipe la possibilité de proposer une palette de réponses répondant à ses besoins et attentes (Gilliot et Sorba, 2020a). Elle favorise la possibilité de sortir d’une illusion de maîtrise de l’ensemble des plans de la personne et ses difficultés, et de cumuler et confronter les regards portés à cet endroit. Il y a un enjeu à socialiser les problèmes et les solutions ; autrement dit, à élargir le champ du concernement.

Le rétablissement n’est donc pas qu’une philosophie, ce sont aussi des pratiques concrètes qui s’en réclament. Ainsi, avoir des pratiques orientées vers le rétablissement induit généralement de recourir à des médiateurs ou pair-aidants (Bancelin et Poitevin). Leurs rôles se définissent en fonction des contextes d’intervention. Ils participent généralement à proposer un autre regard sur les situations et à transformer les relations de pouvoir entre les personnes accompagnées et leurs accompagnants. Est constatée partout leur capacité à faciliter le lien, agissant souvent comme des traducteurs entre les différents acteurs et leurs savoirs respectifs.

Favoriser l’accès à un logement autonome induit d’organiser des modalités d’intervention d’« aller-vers », et donc de développer des compétences à se déplacer, à s’adapter, ainsi que des stratégies pour tenir et maintenir un lien de confiance. Se déplacer permet aussi de réduire la part des attentes et devoirs que l’accompagnement tend à imposer aux personnes (venir aux rendez-vous à telle fréquence, dans tels lieux, à telle heure, et dans les conditions de la structure). Cela permet de faciliter l’engagement dans le suivi et un accompagnement qui se place « à côté » de la personne pour soutenir sa direction, plutôt que de détourner la personne pour lui faire prendre le chemin pensé pour elle par les dispositifs et professionnels, et soumis aux contraintes organisationnelles de ces derniers.

La nécessité d’un décloisonnement entre les champs du sanitaire, du social et du médico-social est régulièrement évoquée comme un changement indispensable du Logement d’abord. Les outils ne sont pas la propriété de tel ou tel domaine d’intervention. De fait, les frontières des champs et des professions se diluent. Des intervenants en santé peuvent avoir pour objet de restaurer le lien social : trouver les prises pour ouvrir l’horizon d’un accompagnement possible. Des pratiques comme le DPA-PC (Le Bosse), par exemple, proposent ainsi des modes ou cadres de raisonnements qui s’adressent de manière commune à tout type d’intervenant. La formation du professionnel devient secondaire puisqu’il lui est demandé dans tous les cas d’aller voir au-delà du filtre que lui propose sa formation. Cela permet d’aller « piocher » parmi des pratiques issues de différents champs pour les importer dans le domaine qui nous intéresse : comme la clinique fondée sur les valeurs (Plagnol) qui s’attache ici à penser son application dans les pratiques du Logement d’abord. Cette clinique permet d’ailleurs d’aborder les situations sous l’angle des valeurs des acteurs impliqués (de près ou de loin) dans celle-ci, proposant ainsi une manière de restaurer à la fois ce qui est commun à ces différents acteurs et ce qui leur est singulier, tout en favorisant leur compréhension mutuelle. Des acteurs peuvent partager la ou les mêmes valeurs au regard d’une situation, quelle que soit leur place dans celle-ci, le type de poste qu’ils tiennent…

Il importe de trouver des solutions pour chaque problème qui se pose à la personne accompagnée. Aujourd’hui, l’accès au travail de ceux qui le souhaitent et en sont exclus ou éloignés devient une problématique centrale. Des contributions (Bouloudnine, Viscontini) présentent le modèle Individual Placement and Support (IPS). Comme pour le logement, l’emploi ne constitue pas une fin, mais un moyen de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des personnes, en stimulant le pouvoir d’agir, l’estime de soi et le sentiment d’efficacité. Ce modèle promeut un accès à l’emploi rapide, sans bilan, formation ou validation préalable, et basé sur les préférences des personnes. Il répond à l’enjeu du first ou « d’abord2 » en permettant, face à l’expression d’un désir ou besoin, d’y répondre par l’expérience immédiate, plutôt qu’en imposant une série d’étapes préalables définies par des professionnels ou dispositifs. L’accompagnement ne se place plus en amont, mais dans le même temps, en parallèle de l’expérience visée par la personne accompagnée.

Accompagner en personne et considérer l’habiter

Nous avons vu dans la deuxième partie de cet ouvrage comment se sont dessinés des territoires d’intervention. Toutefois, aujourd’hui, ce sont moins des territoires que des personnes qui sont la cible de l’action sociale et sanitaire. Leur choix de vivre là où elles le souhaitent et de la manière qui est la leur sont des principes qui induisent une adaptation des pratiques, s’émancipant toujours plus des injonctions et propositions normatives. Nous défendions (Chambon et Laval, 2015) que l’un des objectifs de l’accompagnement est l’accessibilité à tous les liens sociaux qui renforce la possibilité d’agir en autonomie, définie ici comme la possibilité de choisir ses dépendances.

Le principe de non-prédictibilité est au cœur de la philosophie du Logement d’abord : il n’est pas possible de supposer à l’avance si une personne est en mesure d’habiter un logement. La valorisation des capacités se fait au travers de l’expérience, ce qui permet notamment d’éviter que les représentations négatives et les craintes ne prennent trop de place dans l’évaluation des possibles et des besoins. Autrement dit, chaque accompagnement demande à être personnalisé, en s’appuyant notamment sur les forces et les compétences des personnes qui en sont bénéficiaires, plutôt qu’en spéculant sur les incapacités censées être à l’origine des difficultés apparentes. Certains articles rendent compte de l’art dont il faut faire preuve pour les accompagner au plus près. Cette manière de mettre la personne au centre revient comme un leitmotiv.

Considérer différents modes d’habiter, c’est par exemple promouvoir les pensions de famille qui accueillent, sans limitation de durée, des personnes disposant d’un faible niveau de ressources et dont la situation rend difficile l’accès à un logement autonome. Elles offrent un accompagnement et « réunissent les solitudes ». Les professionnels qui y travaillent sont là pour créer du lien (Doubovetzky). Considérer l’habiter, c’est aussi offrir, comme au Un chez-soi d’abord, la possibilité pour les locataires d’appeler un numéro de téléphone joignable à tout moment. Habiter, c’est être confronté aux tracas de la vie quotidienne, aux problèmes ordinaires. Fabien Drouet, médiateur de santé pair, partage avec nous son écoute dans cette permanence téléphonique. Il y est question de cigarettes, d’angoisses, de troubles, d’argent, d’entente de voix… Il propose une écoute ou plutôt une présence, bienveillante et compréhensive, utile même lorsqu’elle n’est pas mobilisée. Savoir qu’un Autre est là en cas de besoin rassure, et peut être parfois suffisant en tant que tel (Gilliot et Tremblay, 2020).

Habiter, c’est aussi participer (Overney, 2017), contribuer. Dans la « zone libre » (Clément et Skubich), il importe de définir les modalités de la (co) habitation ensemble, avant même l’installation sur les lieux : les espaces de vie, les règles pour vivre ensemble… Le public auquel est destinée la Zone libre impose une participation poussée : c’est en refusant les structures et dispositifs existants qu’ils poussent la réflexion des professionnels qui doivent nécessairement faire différemment avec eux. Cela transforme d’ailleurs le regard sur ce qui ailleurs apparaît comme des refus, colères, critiques, symptômes (auto-exclusion par exemple), et les considérer comme des savoirs utiles pour améliorer les propositions. Déplacer le problème (en l’occurrence des usagers aux dispositifs) permet d’entrevoir d’autres pistes d’action. C’est bien cela que proposent les perspectives du pouvoir d’agir et de l’inclusion sociale, appelant à regarder (et agir sur) la situation dans son ensemble plutôt que l’individu uniquement.

Les enjeux de la relation d’accompagnement

Une lecture attentive des articles de cette partie nous permet de dégager quelques interprétations des attendus de la relation d’aide et d’en identifier les enjeux.

  •  (Re) symétriser : Marion Orcel porte dans son texte un regard sur la professionnelle qu’elle était et qu’elle ne veut plus être. Avoir de l’espoir pour l’autre implique de sortir de la croyance selon laquelle on peut deviner son avenir. De manière plus générale, Bertrand Ravon rappelle que la perspective éducative ne fonctionne plus. Il nous invite à voir le bénéficiaire comme un coacteur, coproducteur de savoirs destinés tant à la compréhension qu’à l’action. L’accompagnement en multiréférence, évoqué au début d’introduction, conduit ainsi à une forme de lâcher-prise de la part des professionnels qui n’ont plus forcément accès à tous les tenants et aboutissants de la situation. La perspective que poursuit cet outil est donc de contribuer à un rééquilibrage de la relation entre professionnel et usager, en redistribuant les savoirs et pouvoirs détenus par les différents acteurs.
  •  Temporiser : les contributions thématisent l’importance d’être présent dans la relation et de ne pas être saisi du côté de l’urgence. Il faut « temporiser », certes pour tenir la relation, mais aussi pour soi, pour l’équipe. Un des principes fondamentaux du Logement d’abord est la possibilité d’être accompagné aussi longtemps que nécessaire ou souhaité, rappelant l’importance d’un accompagnement personnalisé également sur le plan de sa temporalité. Il faut aussi considérer que l’urgence et le manque de temps tendent à supprimer l’espace de pensée pour l’avenir, et ainsi au passage l’espoir et la perspective de mieux-être à coconstruire ; ce sont aussi des facteurs qui encouragent « à faire à la place de » la personne plutôt qu’à l’accompagner dans l’apprentissage et l’expérience (Gilliot et Sorba, 2020 b), utiles à la construction de cet avenir meilleur. On peut d’ailleurs lire l’expérience du Lieu de répit (Bechla et Zerbib) comme une autre manière de répondre à l’urgence. Ce lieu accueille des personnes en situation de crise psychique dans un espace non médicalisé. Il ouvre ainsi les choix en proposant une alternative à l’hospitalisation, à tout moment de l’accompagnement. L’accent est mis sur la qualité de la communication interpersonnelle et sur l’instauration d’une ambiance collective chaleureuse. Le réseau des personnes accueillies (entourage, professionnels de santé…) est invité régulièrement pour évoquer l’évolution de la situation.
  •  Écologiser : comme une réponse à l’individualisation, la personnalisation va paradoxalement de pair avec une attention à l’environnement des personnes. Personnaliser revient en effet à mieux situer les personnes, leurs difficultés et les solutions proposées. Si l’on s’attache à visibiliser et mobiliser les forces des personnes accompagnées, cette perspective écologique nous amène à en faire de même pour l’environnement. Rechercher les ressources existantes et à déployer ouvre là aussi nos possibilités d’agir. Écologiser pour ne pas dire collectiviser, tant l’attention, la préoccupation et les modes d’action sont éminemment fédératifs.

Cet ouvrage est une des nombreuses pierres de l’aventure Logement d’abord. Les différents articles résonnent, sur le mode de la polyphonie, avec la biopsychosocialité constitutive de tous les sujets (accompagnés et accompagnants) et l’ancrage pluridisciplinaire de leurs auteurs. Dans cette partie, le Logement d’abord s’envisage comme un apprentissage en cours, avec comme horizon d’attente, l’ambition toujours intacte d’un service (au) public.

Notes de bas de page

1 On pense par exemple à la professionnalisation des médiateurs pairs.
2 Housing First, Working First

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