« Heureux les « fêlés », car ils peuvent laisser passer la lumière ».
Pour le travail social, comme pour l’ensemble de la société, il est urgent de revenir à l’essentiel : la primauté de l’humain dans l’homme. Le discours sur « l’attention à la personne », « l’accueil de l’individu dans sa globalité», « regarder tout l’homme », cache souvent des pratiques en flagrante contradiction avec les principes énoncés.
D’une certaine manière, le système de solidarité, ontologiquement fondé sur les manques, introduit au cœur du processus l’impossibilité de s’en sortir. Le fait d’entrer dans les dispositifs d’aide et/ou de soins n’est pas une garantie de s’en sortir. Nous devons travailler contre la stagnation passive, une certaine installation dans les dispositifs auxquels les démunis ont droit et qui peut les tirer vers le bas, vers l’inactivité qui rend difficile le retour à la surface, en un mot, qui peut les installer dans l’assistanat.
La vie des personnes à la rue témoigne du fait qu’il y a des événements qui bouleversent la trajectoire d’une vie. A ces situations, les réponses données par la société sont majoritairement des aides matérielles. Or, la problématique existentielle des personnes en difficulté dépasse largement celle des manques matériels. Et ces mesures qui améliorent le quotidien matériel ne font que s’attaquer aux symptômes plutôt qu’au fond du problème. (…)