Le terme « addiction », d’usage récent, connait actuellement un grand succès populaire et médiatique, notamment avec la description de nombreuses addictions comportementales : au jeu, au sexe, au sport, aux achats, etc. D’usage courant en anglais, signifiant le fait de s’adonner, le mot « addiction » vient du latin ad-dictus qui désignait l’esclave, et n’existe officiellement dans le dictionnaire français qui en confirme l’usage que depuis quelques années.
L’addictologie est également une science récente consacrée non sans polémique par la validation du concept de « trouble addictif » dans le DSM V (1) mais toujours absent de la classification internationale de médecine qui en reste à la notion de troubles mentaux liés à l’usage de substances psychoactives, avec une distinction principale d’usage nocif pour la santé et de dépendance.
En France, l’addictologie bénéficie du statut de science officielle validée par un enseignement et des diplômes d’addictologue.
L’addiction est aussi une des rares entités cliniques fortement influencée par la politique qui par ses choix de santé publique, oriente les représentations et le soin avec une mise en avant d’une conception médico-biologique du trouble (l’addiction est une maladie) amenant naturellement à une vision à la fois sanitaire et juridique de la prise en charge (politique de la réduction des risques et des traitements de substitution, obligation de soin et injonction thérapeutique). (…)