Rhizome : Il y a-t-il une évolution positive des modes d’articulations entre les services de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et les dispositifs du champ de la santé mentale ?
Martine Serra : Seize ans après la parution de la circulaire du 3 mai 2002[1] sur les pratiques concernant les adolescents en grande difficulté, l’évolution entre les services de la PJJ et les champs de la santé mentale est positive mais nécessite une bonne articulation entre les différents intervenants au niveau territorial. La création des premières maisons des adolescents (MdA) à l’interface entre les services éducatifs et les services de santé mentale a aidé à formaliser ces liens car il existait beaucoup de projets visant à favoriser l’articulation entre la PJJ et la psychiatrie mais bien souvent ces articulations reposaient sur les liens personnels et des liens de proximité au niveau des services.
Lorsqu’elles remplissent leur rôle, les MdA sont des dispositifs interdisciplinaires et interinstitutionnels à soutenir, qui facilitent l’accès des professionnels et des jeunes de la PJJ aux services de santé mentale, avec l’inter- secteur concerné, ou en cas de crise, pour faire l’interface avec l’hôpital pour une hospitalisation. Elles offrent également des possibilités de consultation
Les services de santé mentale amenés à travailler conjointement avec les services PJJ sont les CMP qui sont principalement en lien avec les psychologues qui travaillent dans les services de milieu ouvert, ainsi que les structures hospitalières. Ces dernières sont sollicitées en cas de crises ou de nécessité d’hospitalisation d’un jeune qui va vraiment très mal, cependant les professionnels de la PJJ y font très rarement appel. Certains services bénéficient parfois de l’intervention d’un psychiatre, ce qui est de plus en plus rare mais facilite l’accès aux soins. (…)