Dans le contexte de la désinstitutionalisation, du développement du soin de réhabilitation, d’émergence de modèles mettant en avant les ressources du sujet et d’études longitudinales qui pointent un grand nombre d’évolutions positives des personnes touchées par un trouble psychiatrique sévère (schizophrénie, trouble bipolaire, trouble du comportement alimentaire, trouble grave de la personnalité…), la possibilité de pouvoir se rétablir d’une pathologie psychiatrique émerge comme une donnée de plus en plus solide. L’existence de cette possibilité invite par conséquent à identifier les déterminants du rétablissement.
S’il est bien connu, dans une perspective médicale, que certaines dimensions péjorent le pronostic des personnes touchées par un trouble psychiatrique sévère, l’étude du pronostic sous un angle purement médical, en mettant de côté le rôle propre de la personne et de son environnement, ne semble pouvoir rendre compte que d’une part modeste des déterminants du rétablissement. En effet, des études récentes, s’appuyant essentiellement sur des méthodologies qualitatives, décrivent d’autres facteurs d’ordre davantage subjectifs et contextuels qui favorisent le rétablissement. Parmi ces facteurs figurent l’acceptation de la maladie, le maintien d’une insertion sociale satisfaisante(1), l’accès à des espaces d’autodétermination, l’élaboration d’une médecine personnelle(2), l’adhésion à des modèles explicatifs complexes des troubles(3) et la découverte de nouvelles valeurs(4). (…)