La précarité et la souffrance psychosociale
Les derniers chiffres de l’Insee font état d’une augmentation des conditions de vie précaires au sein de la société française (Yaouancq et al., 2013). En effet, en 2012, 103 000 adultes ont utilisé au moins une fois les services d’hébergement ou de restauration dans les agglomérations de 20 000 habitants ou plus. En incluant les 8 000 sans-domicile des communes rurales et des petites agglomérations et les 22 500 personnes en centres d’accueil pour demandeurs d’asile, 141 500 personnes étaient sans domicile en France métropolitaine début 2012, soit une progression de près de 50% depuis 2001. A l’heure actuelle, un quart des sans-domicile ont un emploi, près de la moitié sont au chômage et plus du quart sont inactifs.
L’abord psychopathologique des effets de la souffrance psychique d’origine sociale s’origine dans les préoccupations portées sur l’exclusion et la « fracture sociale » au cours des années 1990 (Castel, 1995) qui remet en question les principales relations de solidarité, et notamment les droits sociaux. (…)