Vetus urbes condentium consilium. La cité commence par un asile[1]
Juliette a 11 ans. Elle est accompagnée au CMP par une “dame” qui est la dernière compagne de son père. Juliette a vécu 9 ans et demi en Afrique, d’abord avec sa mère –durant un an environ- puis avec ses grands-parents paternels, après que celle-ci l’ait abandonnée. De son côté, le père de Juliette a refait sa vie avec une autre compagne, Mme A, avec laquelle il aura deux autres enfants, avant de partir travailler en France. Une fois installé, il décide de réunir ses trois enfants et sa compagne, mais décède brutalement d’un accident cardio-vasculaire, quelques semaines après leur arrivée.
De fait, Mme A, titulaire d’un titre de séjour temporaire, se retrouve extrêmement démunie, avec deux enfants qui sont les siens et un troisième, Juliette, dont elle a la charge mais sans pouvoir en porter la responsabilité légale : Juliette ne pourra en effet être adoptée par Mme A qu’après une enquête visant à retrouver sa mère biologique. La situation sociale a été repérée assez tôt par l’assistante sociale scolaire qui a pu alerter le Conseil Général : une aide financière en faveur des enfants a alors été mise en place et une tutrice a été nommée au sein de la MDR[2] pour assumer la responsabilité légale de Juliette. Par ailleurs, le comportement de Juliette, son énurésie et ses difficultés majeures de retard dans les apprentissages conduisent le médecin scolaire à inciter Mme A à consulter un CMP pour Juliette. (…)