Au cours d’une enquête menée en 2007 dans un quartier populaire d’une grande ville, nous avons été amenées à observer comment la fonction de médiation y est mise en œuvre à de multiples niveaux. A côté d’organismes qui ont une mission explicite de médiation, nous avons rencontré d’autres instances qui incluent également une fonction (affichée ou pas) de médiation, telles que les réunions de quartier mises en place par la mairie, de multiples associations locales (particulièrement nombreuses dans ce quartier), des associations d’habitants (certaines se sont mises en place pour protéger la vie des habitants contre la présence ou les intrusions des usagers de drogue[1]), des entreprises de surveillance, la police, mais aussi des habitants qui agissent individuellement, pour faire face à des difficultés rencontrées et tenter de trouver des solutions, plus ou moins en lien avec leur entourage et les instances ou associations locales.
Des nuisances spécifiques
Cette fonction de médiation s’est particulièrement développée dans ces quartiers pour répondre à une situation de tension et d’urgence qui aurait pu exploser d’une manière ou d’une autre, sans ces interventions multiples et diverses qui travaillent à permettre la coexistence de populations dont les modes de vie diffèrent au point de perturber profondément le déroulement de la vie quotidienne de certains.
Les troubles de voisinage se traduisent par des nuisances, parfois extrêmes, dans l’espace public et dans l’espace privé, entre habitants d’un même immeuble ou d’un même quartier. Ces nuisances se manifestent à différents niveaux, souvent en rapport avec la perception, et qui sont notamment (…)