L’étude[1]
Au-delà de ce qui est déjà largement exposé dans la littérature médicale et sociologique, à savoir que le médecin généraliste est, après l’entourage, la première personne que l’on consulte en cas de mal-être (c’est donc une des principales portes d’entrée dans le champ de la prise en charge des troubles psychiques) et que les médecins généralistes sont grands prescripteurs de psychotropes, l’étude permet d’affiner ce qu’il en est de leurs modes de catégorisations et de ré-adressage. Notre échantillon est composé pour 2/3 environ de médecins de zone urbaine, et pour 1/3 environ des médecins de zone (semi) rurale[2]. Les médecins généralistes sont assez difficiles d’approche à cause du système de la rémunération à l’acte (qui fait ressentir l’entretien avec le sociologue comme une perte de revenu) et de leurs horaires de travail lourds. Nous avons orienté l’entretien par les questions suivantes : à quoi reconnaissez vous qu’un de vos patients a un trouble psychique ? Que faites-vous dans ce cas ? Nous avons cherché systématiquement à explorer les représentations qu’ils se font des autres professionnels du champ de la santé mentale. (…)